HISTOIRE GENERALE DU VILLAGE
Quelques événements
On donnera ici une liste chronologique d’événements qui ont concerné le village et ses habitants.
- 1415
Le comte d’Armagnac, voulant envahir le comté de Foix avec une importante armée de routiers commandée par des chefs de bande, s’empare des villages de Saint-Quirc, Lissac et Canté (1).
- 1438
Destruction du village de Saint-Quirc par les routiers qui occupaient Cintegabelle et dévastèrent toute la contrée (2). Ces routiers faisaient partie des troupes qui ravageaient le Languedoc à cette époque.
- Août 1568
Destruction de Lissac par les Huguenots, ainsi que Saint-Quirc, Canté, Calers… et de nombreux autres villages (3).
- Juillet et août 1569
Pillage de Lissac par les Huguenots. L’église fut brûlée ainsi qu’à Saint-Quirc, Canté, Calers…(4).
A noter que Jean-Paul Castetz, habitant de Lissac, âgé de quarante ans, fut interrogé dans le cadre de l’enquête faite en 1569 sur les excès des Huguenots dans le diocèse de Rieux (5).
- 26 décembre 1578
Transaction entre Mlle Françoise d’Espagne, seigneur de Lissac et Labatut, et les habitants de Lissac. Par cette transaction, les habitants de Lissac avaient notamment le privilège de prendre du bois pour leur chauffage et de laisser paître leur bétail dans les brougues (bruyères) et taillis de la dame d’Espagne (6). Une copie de cet acte a été faite par Micheau, notaire à Cintegabelle, le 14 juin 1752.
A noter qu’une deuxième transaction identique fut passée entre la demoiselle d’Espagne et les habitants de Labatut le 13 septembre 1579 (copie par Lacurie, expert à Toulouse le 1° mai 1834).
- De 1629 à 1638
Destruction de nombreux châteaux féodaux, suite à l’ordre de démolition donné par Richelieu, dont celui de Saverdun en 1633 (7). On ne connaît pas la date de démolition du château de Lissac, probablement au cours du XVII° siècle. Il semble qu’il existait encore en 1658 d’après un acte où apparaît la mention « Lissac de Haut » (8).
-12 septembre 1666
Délibération du conseil de la communauté de Lissac, concernant le nouveau compoix, où il est fait état que la communauté de Lissac est en procès avec la communauté de Cintegabelle (9).
- 28 juillet 1699
Transaction entre le pays de Foix et la province de Languedoc, d’une part, et entre les communautés de Lissac et Cintegabelle, d’autre part, au sujet des limites des pays, province et communautés, retenue par Me Limoges, notaire à Toulouse (10).
- 1709
Epidémie de scorbut qui tua un grand nombre de personnes dans la région dont plus de soixante en six mois à Lissac (11).
- 1724
Effondrement de la tribune de l’église le jour de la Saint-Jean, au commencement de la messe « sans que personne prit mal » (11).
- 1776
Achat d’une horloge à Etienne Latour, horloger à Miremont, pour la somme de 400 livres et achat d’une cloche à Toulouse (12).
- 8 avril 1778
Bénédiction du nouveau cimetière de Lissac par Me Dernis, curé de Saint-Quirc. Ce cimetière, situé au lieu-dit Petit-Bounel, remplace l’ancien cimetière situé à côté de l’église, à l’emplacement actuel de la place publique et de la route (13).
- Mai 1782
Epidémie de la suette en basse-Ariège : deux morts à Lissac (14).
- 14 décembre 1782
Requête de la communauté de Lissac aux Etats de Foix pour faire le chemin de Lissac au cimetière (15).
- 20 décembre 1786
Délibération de l’Assemblée des Etats de Foix pour la réalisation en 1787 de réparations sur le chemin de Lissac, chemin de Muret à Saverdun, dit aussi « chemin du sel » (15). C’est probablement à cette époque que le tracé a été modifié dans la traversée du village.
- 25 mars 1789
Assemblée de la communauté de Lissac pour la nomination de deux députés à l’assemblée qui se tiendra à Pamiers le 30 mars en vue de la nomination des députés du comté de Foix aux Etats généraux convoqués par Louis XVI pour le 1° mai 1789. Ce sont Jean Vidal, premier consul, et Jean Amouroux, syndic, qui ont été députés à l’assemblée de Pamiers par les habitants du village réunis dans l’église paroissiale (16).
- 6 juillet 1792
Fin du ministère de Pierre Dubarry neveu, curé de Lissac. Pierre Dubarry oncle et Pierre Dubarry neveu émigrent en Espagne (17).
- 18 mai 1794 (29 floréal an II)
Vente des biens des curés Dubarry, prêtres émigrés, comme biens nationaux (18).
- 7-10 août 1799 (20-23 thermidor an VII)
Evènements à Lissac lors de l’insurrection royaliste de 1799, conduite dans la Haute-Garonne et l’Ariège par le comte de Paulo (propriétaire de Terraqueuse, près de Calmont). Voir chapitre concernant la période révolutionnaire.
- De 1830 à 1880
Importants travaux de rénovation et d’agrandissement de l’église. Voir chapitre concernant l’église.
- 1838
Construction hangar grenier à côté de l’église (19).
- 18 juin 1859
Approbation par le conseil municipal de la reconstruction du ponceau construit sur le chemin de grande circulation n° 8 dans la traversée du village. La dépense s’élève à 1480 francs dont 760 sont offerts par le maire, M. Sol, qui en fait don à la commune (20).
- 16 octobre 1860
Ayant à donner son avis sur l’emplacement de la gare de Cintegabelle, le conseil délibère à l’unanimité que cette station devrait être établie sur le chemin qui va de Saint-Quirc à Cintegabelle en passant par Vernou (20).
- 1883
Construction du bâtiment de l’école. La mairie sera construite en 1885. Le terrain avait été acheté en 1873 à M. Paul Vidal (21).
- 1900
Bénédiction des cinq cloches de l’église par Mgr Rougerie, évêque de Pamiers, le 1° avril 1900. Voir chapitre concernant l’église.
- 1904
Achat d’une horloge à M. Dulon, horloger mécanicien à Carbonne. Cette horloge à placer dans le clocher de l’église coûte 1000 francs (22).
- 1908
Construction du pont métallique des Capelles, en remplacement d’une vieille passerelle, sur le ruisseau de Lissac (23).
- 1910
Construction d’un pont-bascule public sur la place publique de Lissac (24).
- 1923
Formation du syndicat intercommunal pour l’éclairage électrique avec les communes de Canté, Labatut et Saint-Quirc (25).
- 1926
Mise en service de l’électricité et installation du téléphone (26).
- 18 février 1932
La municipalité donne un avis favorable à la demande de M. Dussert qui se propose de faire un deuxième service d’autobus de Mazères à Toulouse, aller et retour, en passant chaque fois dans le village de Lissac (26).
- 1934
Projet d’alimentation du village en eau potable à partir de la fontaine Sainte-Anne. Après deux expériences réalisées en 1936 pour vider le puits, il est reconnu qu’il n’a pas assez d’eau et le projet est abandonné (27).
- 1937
Construction d’un abri gare. La boite aux lettres sera mise dans cette gare en 1939 (28).
- 18 mai 1939
Le conseil demande au service postal le rattachement de Lissac au bureau de poste de Saint-Quirc, au lieu de Saverdun (29).
NOTES
1.- P. Morère et E. Pélissier, L’Ariège Historique, 1914, p.107 (d’après Flourac, Jean 1°, comte de Foix).
Les comtes de Foix et les comtes d’Armagnac se sont opposés durant tout le XIV° siècle. Cette rivalité était née de la succession de Béarn à la mort du dernier vicomte en 1290.
Plus tard, lors de la rivalité qui opposa en France le parti Armagnac au parti Bourguignon entre 1411 et 1435, le comte de Foix fut l’allié des Bourguignons. En 1415, le comte d’Armagnac, dont le parti avait repris le pouvoir, voulut châtier dans le Midi ceux qui avaient soutenu les Bourguignons d’où cette tentative d’invasion du comté de Foix.
Les routiers étaient des soldats irréguliers et pillards.
2.- CBF, Saint-Quirc, P.12.
Voir également : R. Armengaud et R. Ycart, Cintegabelle châtellenie royale en pays toulousain, 1982, p.158.
3.- J. Lestrade, Les Huguenots dans le diocèse de Rieux, 1904, p.VI. Voir également :
J. Contrasty, Histoire de la cité de Rieux-Volvestre et de ses évêques, 1936, p.189.
4.- J. Contrasty, p.192.
5.- J. Lestrade, p.35.
En plus de Castetz, les noms de famille suivants ont été relevés entre 1540 et 1600 dans des actes (registres de notaires) : Arbefeuille, Baignes, Bernès, Bouffil, Cabos, Delajous, Despujols, Dessus, Faget, Garaud, Guiraud, Huc, Garrigues, Jourda, Mauran, Mauri (ou Maury), Micheau, Sales, Sarramegna, Verdais.
Bernard Verdais, dont on relève le testament le 6 août 1575 (Rouch, notaire à Caujac, ADHG, 3 E 23339), était un marchand de Lissac dont le fils, Bernard, acquit le château de Passebel, aujourd’hui Verdaïch (voir Le château de Verdais par CBF, BSA, 1914).
6.- CBF, Saverdun, p.187 et AC Lissac.
7.- P. Morère et E. Pélissier, L’Ariège Historique, 1914, p.129.
8.- Jean Gout, notaire à Caujac, ADHG, 3 E 23037, f° 180.
9.- Gasc, notaire à Caujac, ADHG, 3 E 24571.
10.- ADHG, 3 E 28597, f° 106.
11.- Annales du curé Brunet, curé de Lissac de 1708 à 1753, relevées par l’abbé Tourrou sur les registres paroissiaux (archives privées).
12.- AC Lissac.
13.- Voir plaque apposée à l’entrée du cimetière en 1978 et note écrite par M. Pierre Castex à l’occasion de ce bicentenaire.
14.- Sur cette fièvre miliaire qui toucha la basse Ariège, voir : J.L. Théron, La suette dans les diocèses de Pamiers et Mirepoix en 1782, BSA, 1978, p.87.
15.- Procès-verbal des séances de l’Assemblée des Etats de Foix, ADA, 1 C 211 à 213.
16.- AC Lissac.
17.- De nombreux prêtres, qui refusaient de prêter serment à la Constitution civile du Clergé votée le 12 juillet 1790 par l’Assemblée Nationale Constituante et ainsi appelés « prêtres réfractaires », ont préféré émigrer en Espagne suite à la décision, le 27 mai 1792, par l’Assemblée Législative, de la déportation des prêtres réfractaires.
Voir : J. Contrasty, Le clergé français exilé en Espagne (1792-1802), 1910. On relève page 337 le nom des curés de Lissac.
18.- ADA, Q 62
19.- On peut lire en façade côté route, sur les appuis de fenêtre, l’inscription suivante : « HANGAR-GRENIER DE JEAN-JACQS SOL A LISSAC 1838 ».
20.- AC Lissac
La ligne de chemin de fer a été ouverte en 1861 de Toulouse à Pamiers.
21.- AC Lissac.
22.- AC Lissac.
Le mécanisme de cette horloge a été fabriqué par L. D. Odobey Cadet, de Morez dans le Jura. Cette horloge sera remplacée après la rénovation du clocher en 1989.
23.- AC Lissac.
24.- AC Lissac.
Ce pont-bascule n’existe plus aujourd’hui ; il était situé sur la place, côté rue de l’école.
25.- AC Lissac.
Ce syndicat exploitera directement en régie la distribution publique de l’énergie électrique sur son territoire. Le président du syndicat était Maurice Lafage, maire de Saint-Quirc. En juin 1926, il nomme MM. Guillaume Arnaud, de Saint-Quirc, Jules Garrigues, de Lissac, Louis Léotard, de Labatut et Edouard Troy, de Canté, comme membres du conseil d’administration de la régie et C. Espaignol, de Toulouse, comme directeur de l’exploitation du réseau. En août 1926, le réseau électrique est mis en service.
26.- AC Lissac.
27.- AC Lissac.
Un réseau d’eau potable sera installé en 1965.
28.- AC Lissac
Un terrain d’environ 16 m2, en face de l’église, a été acheté à cet effet à Mlle Gaubert (décision du conseil municipal du 22 septembre 1936).
29.- AC Lissac.
Le village
Nous avons vu que les premières mentions sur Lissac concernent l’église et les donations effectuées par les seigneurs aux XI° et XII° siècles. Par contre, il n’y a pratiquement aucune indication sur la formation du village et son évolution au fil des siècles.
On sait qu’il existait un castrum à Labatut et Lissac par l’acte d’aveu et dénombrement rendus au roi par le comte de Foix le 11 septembre 1263 (1). A cette époque-là, le village devait être constitué par le château fort situé sur la colline, au-dessus du moulin que l’on voit encore aujourd’hui, et par des habitations construites à son pied ; ces habitations n’occupaient alors que la partie la plus en amont du village actuel. Ceci correspond au mode de développement, au Moyen Age, des villages qui se formaient au pied d’un château fort et s’entouraient parfois de murailles. A Lissac, le château fort était protégé par des fossés mais il n’y avait probablement pas d’autre fortification pour protéger les maisons d’habitation. Le village s’est ensuite étendu vers la plaine, le long du ruisseau qui longeait alors l’actuelle rue du moulin.
Une incertitude demeure quant à la situation de l’église à cette époque. On peut, en effet, se demander si l’église actuelle a toujours été à cet endroit, au bas du village, se trouvant ainsi bien isolée et éloignée du château fort et de la partie la plus ancienne du village. Les églises étaient, en principe, construites sur les hauteurs, près du château seigneurial (2). De plus, le village a subi des destructions, du XIV° au XVI° siècles ; on peut ainsi envisager l’hypothèse où l’église brûlée en 1569 (3) n’aurait pas été reconstruite sur le même lieu, mais près du cimetière qui probablement existait déjà. L’église aurait alors été construite sur son emplacement actuel à la fin du XVI° siècle (mais tout ceci reste à confirmer). Le compte-rendu de la visite de l’église par l’évêque de Rieux en 1634 ne signale pas de dégradations (4). On ne connaît pas non plus la date de construction de la demeure qui deviendra le château actuel, au bas du village, mais il est probable qu’elle intervint au début du XVII° siècle.
On connaît mieux la configuration du village vers le milieu du XVIII° siècle par un plan de cette époque qui montre que les rues actuelles existaient déjà (5) ; seul, le chemin de Lissac à Saverdun (l’actuelle route départementale) a vu depuis son tracé aligné et ainsi légèrement déplacé dans la traversée du village. Il passait un peu plus en amont pour longer les premières maisons du quartier de Marquèze ainsi que les maisons qui bordent actuellement la place publique, cette dernière étant occupée par l’ancien cimetière.
En 1778, le cimetière est déplacé au lieu-dit Petit-Bounel. Ce déplacement permet de libérer un espace pour la place publique et aussi la modification du tracé du chemin qui va de Saverdun à Muret, chemin sur lequel il semble que des travaux importants aient été décidés pour 1787 par les Etats de Foix (6) ; auparavant, en 1782, la communauté de Lissac avait présenté une requête aux Etats pour faire le chemin de Lissac au cimetière.
A une date à préciser (avant mai 1794), le ruisseau, qui descendait par la rue du moulin pour rejoindre la Jade en longeant le chemin des mûriers, a vu son cours déplacé pour rejoindre directement celle-ci en suivant le chemin de Montfort (7).
C’est au cours du XIX° siècle et jusqu’à nos jours que le village va évoluer, notamment dans sa partie aval, le long de la route où des constructions nouvelles vont apparaître.
En 1840, a été construit le grand hangar grenier à côté de l’église.
Entre 1830 et 1880, d’importants travaux ont été réalisés à l’église qui a été agrandie.
Au cours de ce siècle, le château a aussi fait l’objet de travaux de restauration.
Des maisons ont été construites à cette époque au bord de la route départementale et, à l’intérieur du village, l’école est bâtie en 1883.
Le village a donc été profondément modifié dans sa partie basse pour prendre l’aspect qu’il a encore aujourd’hui. Sur le plan dessiné ci-après, portant le tracé des rues et chemins au milieu du XVIII° siècle, on peut voir en pointillé les principales modifications effectuées depuis. Une localisation des habitations à l’époque est proposée, en grisé, à partir de l’état des parcelles.
La population de Lissac était de 260 habitants en 1765 (8). Elle a augmenté dans la première moitié du XIX° siècle pour atteindre un maximum de 410 habitants en 1841 (9). A partir de cette date elle n’a cessé de baisser pour évoluer en dessous de 200 habitants durant la deuxième partie du XX° siècle (239 h. en 1911,176 h en 1999)
NOTES
1.- HGL, tome VIII, c.1512.
2.- A noter ici une autre interrogation concernant la situation dans le pays de Lissac de l’alleu de Sainte-Croix et son église remis à Saint-Sernin par Jorda de Lissac au XII° siècle.
Pierre Gérard, Les possessions ariégeoises de Saint-Sernin, BSA, 1987, p .56 et p. 65.
3.- J. Contrasty, Histoire de la cité de Rieux-Volvestre et de ses évêques,1936.
4.- Visite de l’église de Lissac par J.-L. Bertier, évêque de Rieux, le 8 octobre 1634. ADHG, Fonds de Rieux, 2 G.
5.- Archives Départementales de l’Ariège.
6.- C’est à partir de 1740 que de grands travaux concernant les ponts et chaussées ont été décidés par les Etats de Foix. En 1756, sur le rapport d’une commission des chemins, les Etats firent le plan d’ensemble des routes à ouvrir et parmi les chemins les plus utiles à ouvrir ou à réparer on trouve celui de Saverdun aux limites du Languedoc en passant par Lissac et Saint-Quirc (le seul endroit où l’on puisse transporter le sel et qui s’est longtemps appelé « le chemin du sel »).
G. Arnaud, Mémoire sur les Etats de Foix (1608-1789), Toulouse, Privat, 1904, p.126.
On trouve ensuite dans les procès-verbaux des séances de l’Assemblée des Etats de Foix les comptes-rendus suivants :
-Séance du 8 janvier 1785 :
« Le Directeur des travaux publics à observé que l’embranchement de Lissac, délibéré l’année dernière, ne pourrait être utile qu’autant que la Guienne et le Languedoc feraient chacun de son côté, la partie qui devait venir joindre celui de la province. La commission a cru, qu’avant de rien statuer sur cette partie, il fallait charger les syndics généraux de savoir si la Guienne et le Languedoc avaient délibéré de faire l’ouverture du dit chemin. Et ainsi il a été résolu de commune voix de l’Assemblée. »
-Séance du 20 décembre 1786 :
« Le Directeur des Travaux publics fut chargé, par une délibération des Etats de 1786, de vérifier les réparations à faire au chemin de Lissac, dit chemin du sel ; chemin intéressant parce que c’est par cette route que se fait le transport de la plus grande partie du sel qui se consomme dans le Comté. Le Directeur a reconnu que ce chemin est dans le plus mauvais état et presque impraticable en hiver. Il pense qu’il est indispensable de l’adjuger de suite, vu qu’il a été délibéré déjà par les Etats, étant compris dans le nombre de ceux autorisés par l’Arrêt du Conseil, contenant Règlement pour les chemins. C’est d’après ce rapport que la Commission a compris ce chemin, pour une somme de six mille livres, dans le tableau des ouvrages à faire en 1787, et des sommes à y employer. Et, de commune voix de l’Assemblée, il a été délibéré conformément à l’avis de la commission ; … ».
Procès-verbal des séances de l’Assemblée des Etats de Foix, ADA, 1 C 211 à 213.
C’est probablement à ce moment-là que le tracé quelque peu sinueux de ce chemin fut changé en un tracé rectiligne, comme nous le connaissons aujourd’hui mais la date exacte reste à préciser.
A noter que ce chemin, de Saverdun à Caujac, était aussi appelé « chemin français vieux » alors que « chemin français » désignait la voie dite aujourd’hui route nationale 20, qui suit probablement le tracé d’une ancienne voie romaine.
7.- Dans la publication de vente des biens d’émigrés, provenant des curés de Lissac, Pierre Dubarry, oncle et neveu, prévue le 29 floréal an II (18 mai 1794), il est fait mention du « nouveau canal du ruisseau de Lissac ».
ADA, Q 62.
Le 3 août 1851, on relève la délibération suivante du conseil municipal qui concerne probablement ce déplacement : « Le conseil municipal, à l’unanimité, sollicite de M. le Préfet l’autorisation de remettre les eaux dans leur lit primitif qui par leur détournement portent beaucoup de préjudice à plusieurs particuliers et dégradent l’intérieur du village, surtout le chemin de la Carrérole qui conduit la majeure partie des habitants à l’église et qui joint la route de communication n° 8. Il prie encore M. le Préfet de désigner tel commissaire ou agent voyer qu’il jugera convenable pour remettre les eaux dans leur lit primitif ou leur assigner le cours qu’il voudra afin qu’elles ne portent point préjudice à personne ».
AC Lissac.
A la fin de l’année 1857, le curé Pezet écrit sur le registre de l’église : « La commune a fait construire un pont sur le ruisseau du village, cette construction va remédier à de graves inconvénients car il arrivait souvent que les habitants de la rue Malbec ne pouvaient circuler, la procession ne pouvait se faire qu’avec difficulté ».
8.- H. Duclos, Histoire des Ariégeois, tome 7, p.438.
9.- AC Lissac.
Les limites du territoire
Lissac, dans le département de l’Ariège, confronte les communes de Gaillac-Toulza et Cintegabelle, toutes deux situées en Haute-Garonne. Sous l’ancien régime, Lissac faisait partie du comté de Foix et Gaillac et Cintegabelle du comté de Toulouse puis de la province de Languedoc.
Des querelles de frontière entre les provinces voulant agrandir leur territoire puis des contestations entre les communautés entraînèrent des litiges entre Lissac et ses deux communautés voisines au sujet de leurs limites, litiges qui durèrent plusieurs siècles. Aujourd’hui, avec une superficie de 377 hectares, la commune de Lissac a un territoire beaucoup moins étendu que celui revendiqué par l’ancienne juridiction il y a quelques siècles (voir cartes).
Le comté de Foix fut créé en 1002 et la situation dans la plaine d’Ariège devint sans doute rapidement assez complexe : lutte des deux comtés pour s’approprier Cintegabelle et Saverdun, création de l’abbaye de Boulbonne en 1129 puis de Calers en 1147 et donations à ces abbayes furent source de conflits pour la possession du territoire. Une enquête faite en 1272 pour fixer les limites du comté de Foix, suite à la guerre entre le roi de France Philippe le Hardi et le comte de Foix Roger-Bernard III, précise que le comté s’étendait alors jusqu’au ruisseau du Tor qui coule entre Gaillac et Caujac (1). La limite devait suivre ensuite l’Ariège puis l’Hers.
Entre temps, deux événements avaient modifié la situation ; d’une part le comte de Toulouse, Raymond VII, avait racheté le château de Cintegabelle en 1237 à un seigneur du comté de Foix, Bernard Amiel de Pailhès (2) ; d’autre part, en 1270, les religieux de Calers fondaient la bastide de Gaillac-Toulza en paréage avec Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, et ce territoire se retrouva inclus dans le Languedoc lorsque Philippe le Hardi reçut la soumission du comte de Foix en 1272 (3). Malgré des tentatives du comte de Foix pour reprendre l’abbaye de Calers, il semble que le ruisseau de Calers devint alors la frontière entre Foix et Toulouse.
Les seigneurs de Lissac avaient des biens à Gaillac et Cintegabelle : en 1454, Roger de Lissac rend hommage au roi de France pour sa ville de Gaillac (4) et, un peu plus tard, Arnaud d’Espagne est coseigneur de Cintegabelle (5). On peut voir là une autre source des litiges qui persistèrent entre Lissac et ces deux communes. Par ailleurs, un long procès eut lieu à partir de 1707 entre Cintegabelle et l’abbaye de Boulbonne au sujet de six métairies appartenant à l’abbaye (Tramezaygues, Baïssac, Artenac, Ampouillac, Beaulias dessus et Beaulias dessous) et qui, selon elle, faisaient partie du comté de Foix (6). A noter qu’en 1744 un procès était également en cours devant le sénéchal de Pamiers au sujet de la délimitation de Cintegabelle avec la communauté de Saverdun (7). Il semble que les contestations ne s’arrêtèrent sans doute jamais puisqu’on trouve encore au XIX° siècle des revendications et procès concernant les limites des communautés.
Entre Lissac et Cintegabelle, le territoire en litige s’étendait du ruisseau de la Jade à l’actuelle route nationale 20, autrefois appelée « chemin français » : dans un acte de 1603, il apparaît que la métairie de Bramefam est située dans la juridiction de Lissac (8).
Le 12 septembre 1666, une délibération du conseil de la communauté de Lissac mentionne que la communauté est en contestation et procès avec la communauté de Cintegabelle pour une partie de sa juridiction (9).
Le 28 juillet 1699, une transaction est passée entre la province de Languedoc, le pays de Foix et les communautés de Lissac et Cintegabelle et fixe les limites des province, pays et communautés (10). Les seigneurs de Lissac (Henry de Soubiran, Pierre Gaston d’Orbessan et Marie de Soubiran, veuve de Joseph du Vivier) étaient représentés par Henry de Soubiran et la communauté par Paul Sénéga, « bourgeois du lieu de Lissac ». Il est indiqué que Lissac et Cintegabelle « ont été toujours en contestation pour raison de l’étendue de leurs terroirs et qu’il y a eu pour cela divers procès qui ont donné lieu à plusieurs arrêts tant au conseil qu’au parlement de Toulouse, lesquels sont demeurés sans effet, pour ne pouvoir parfaire les frais des poursuites et ont servi de prétexte à plusieurs particuliers qui ont leurs biens situés dans les terroirs contentieux d’en jouir jusqu’à présent sans payer en nulle part leur cote des impositions quoique leurs fonds soient ruraux ».
La transaction prévoit qu’il est mis fin à tous les procès et qu’il ne sera plus fait aucune poursuite pour raison de limite ; elle convient que Cintegabelle et Lissac seront séparés par le ruisseau de la Jade à partir du chemin du Sarraillé. Deux bornes seront plantées pour matérialiser cette limite sur lesquelles il sera mis un « C » sur la face qui regardera Cintegabelle et un « L » sur la face qui regardera Lissac.
Bien que cette transaction ait été acceptée par toutes les parties et appliquée (11), les litiges ne furent sans doute pas terminés puisqu’on voit encore en 1812 des discussions entre les deux communautés au sujet de leur limite :
- une revendication de Cintegabelle est déclarée non recevable par le conseil municipal de Lissac le 3 mai 1812 (12).
- une revendication de Labatut et Lissac sur le terroir de Cintegabelle est rejetée par le conseil municipal de cette commune le 23 août 1812 (13).
Les limites entre Lissac et Cintegabelle ne furent plus modifiées, notamment la limite fixée sur le ruisseau de la Jade ; ces limites ont été conservées lors de la création du département de l’Ariège en 1790.
Entre Lissac et Gaillac-Toulza, la contestation portait sur le terrain dit des communaux de Perroty (appelé aussi de la Rafarde), terrain qui faisait partie de la transaction de 1578 entre Françoise d’Espagne et les habitants de Lissac (14). Il semble que l’incertitude régnait depuis longtemps quant à la propriété de ce terrain qui était porté sur le cadastre des deux communes.
Suite à un litige qui avait opposé les consuls et les habitants de Lissac au sujet de l’interprétation de la transaction de 1578, une enquête d’experts eut lieu en 1761 ; ceux-ci déclarèrent notamment que l’abbé de Calers et la communauté de Gaillac n’avaient rien à prétendre au terroir de Perroty concédé à la communauté de Lissac par cette transaction (15).
On relève encore l’existence de cette contestation entre les deux communes en 1803 par une correspondance entre les maires. Après plusieurs jugements (16), le tribunal de 1ère instance de Muret maintient le 31 décembre 1834 la commune de Lissac en possession du territoire de Perroty et, le 7 janvier 1837, la cour royale de Toulouse rejette l’appel du maire de Gaillac.
Ces jugements ne modifient pas les limites entre les deux communes (et donc entre les deux départements) : les communaux de Perroty, propriété de la commune de Lissac, restent inclus dans le territoire de Gaillac.
On ne trouve plus ensuite de litige entre Lissac et Gaillac à ce sujet (17).
NOTES
1.- HGL, tome X, c.90 des preuves.
2.- R. Armengaud et R. Ycard, Cintegabelle châtellenie royale en pays toulousain, 1982, p.74.
3.- CBF, Calers, p.53.
4.- CBF, Calers, p.55 et CBF, Lissac, p.171.
5.- CBF, Lissac, p.172.
Concernant Cintegabelle, un cahier de reconnaissances, rédigé en 1677, indique qu’une partie de la juridiction appartenait, en 1470, « a noble homme Arnaud d’Ispania ecuier ».
R. Armengaud, Cintegabelle Un village du Languedoc, série d’articles publiés dans le journal La Croix du Midi de juin 1966 à mars 1971.
6.- HGL, tome XIII, p.871.
7.- R. Armengaud, Cintegabelle Un village du Languedoc.
8.- Falgaires, notaire à Caujac, ADHG, 3 E 9472, f° 182.
A noter que l’inventaire des biens de Corbeyran de Château-Verdun, effectué en 1589, fait apparaître que la métairie de Bramefam lui appartenait ; elle est encore citée en 1653 comme faisant partie de la juridiction de Lissac.
CBF, Lissac, p.98 et p.108.
9.- Antoine Gasc, notaire à Caujac, ADHG, 3 E 24571, n° 232.
10.- Cette transaction a été retenue par Me Limoges , notaire à Toulouse.
ADHG, 3 E 28597, f° 106.
11.- Un acte passé le 23 novembre 1703 à la métairie de Frairas pour l’achat par Jean Sarrut, meunier au Moulinadou, de deux pièces de terre à Anne Marie de Soubiran, veuve de Joseph du Vivier, fait référence à cette transaction. Il est indiqué que les deux pièces sont situées au parsan dit de la Reulle, juridiction de Cintegabelle. Elles étaient autrefois situées dans la juridiction de Lissac mais étant donné « la transaction passée entre la province de Languedoc, le pays de Foix et les communautés des lieux de Cintegabelle et Lissac, contenant les limites et bornes des province, pays et communautés, retenue par Me Limoges, notaire, le 28 juillet 1699 », elles se trouvent désormais dans la juridiction de Cintegabelle.
Fauré, notaire à Saverdun, ADA, 5 E 107, f°27.
12.- AC Lissac, ADA, 143 E.
13.- ADHG, 2 E 1465, f°41.
14.- CBF, Saverdun, p;187.
15.- CBF, Lissac, p.251.
16.- Notamment une ordonnance du roi du 10 septembre 1817 qui fixe les limites entre Lissac et Gaillac : elle insère le terrain de Perroty dans la commune de Gaillac « sans préjudice des droits d’usage et autres que la commune de Lissac peut y avoir ».
17.- AC Lissac.
A noter que de 1818 à 1859, un autre procès a opposé la commune de Lissac aux époux de Fajac, puis aux époux de Mauvaisin, descendants des seigneurs de Lissac, au sujet des terrains du Bernès, de Perroty et de Las Peyrouses, concédés aux habitants de Lissac par Françoise d’Espagne en 1578. Le dernier arrêt de la cour impériale de Toulouse, du 18 août 1859, « reconnaît et déclare que la communauté de Lissac est propriétaire des terroirs de Bernès, Perroty et Las Peyrouses , reconnaît et déclare que dans le quartier de Perroty, commune de Gaillac-Toulza, au couchant du communal de Labatut, les époux de Mauvaisin sont propriétaires exclusifs d’une contenance de 2 ha 27 a 60 ca, moyennant ce, rejette la demande en cantonnement pour qu’il ne soit donné aucune suite ».
Organisation municipale sous l’ancien régime
Sous l’ancien régime, la communauté de Lissac s’administrait elle-même sous le contrôle des seigneurs.
LE CONSEIL POLITIQUE
Le conseil politique était composé de douze membres dont deux consuls. Il représentait les habitants du village que les consuls pouvaient réunir en assemblée générale pour les informer ou délibérer sur les questions importantes.
Le conseil politique se réunissait dans une pièce louée dans le village alors que l’assemblée générale des habitants se tenait devant l’église paroissiale, parfois à l’intérieur de l’église, à l’issue de la messe ou des vêpres (1).
Les consuls jouissaient de l’autorité municipale et étaient renouvelés chaque année, début janvier. Les consuls sortants proposaient au seigneur deux candidats pour chaque rang, pris au sein du conseil politique ou en dehors, probablement parmi les notables ou les propriétaires du village. Le seigneur désignait ensuite les deux consuls. Il semble qu’il avait la possibilité de refuser ces propositions ou de révoquer les consuls en cours d’année : on relève le 2 avril 1776 un retour aux consuls de 1775 sur ordre du seigneur (2).
Le conseil politique se réunissait quatre fois par an environ, notamment début janvier pour choisir les consuls à proposer au seigneur pour la nouvelle année et en mai ou juin pour le budget. Il nommait :
- un secrétaire chargé de retenir les délibérations du conseil,
- un baile consulaire pour exécuter les ordres des consuls et réunir le conseil politique ou l’assemblée des habitants,
- un syndic et un procureur juridictionnel pour défendre les intérêts de la communauté,
- deux juges de police,
- un garde pour veiller sur les récoltes au moment de la moisson ou des vendanges.
ADMINISTRATION FINANCIERE
Un collecteur était chargé de l’administration financière de la communauté (recettes et dépenses) : il relevait les impôts et payait les dépenses. Il devait rendre compte de son administration devant les officiers municipaux qui arrêtaient la clôture des comptes en fin d’exercice.
Pour l’année 1785, par exemple, le compte en recettes et dépenses est rendu par Joseph Cassaing, fils d’Antoine Cassaing, collecteur et consul de Lissac pour cette année, décédé avant la reddition des comptes (3).
La partie recette comprend les impositions :
- de la taille, des vingtièmes et de la capitation,
- des frais du pays, de quartiers d’hiver, donation du roi et droits réservés (4),
- d’une somme imposée cette année-là pour soutenir un procès contre les seigneurs de Lissac.
Le total des recettes est de 1833 livres, 18 sols, 8 deniers.
La partie dépense comprend :
- les frais de pays, quartiers d’hiver, donation du roi, droits réservés, vingtièmes et capitation, payés au trésor du comté de Foix,
- les frais de port d’argent à la recette de Foix,
- les frais de louage de la chambre pour tenir les assemblées de la communauté,
- les honoraires du secrétaire et les frais de fournitures,
- les gages du baile,
- les gages des consuls,
- l’entretien de l’horloge,
- les intérêts faits par la communauté à Bertrande Coulonges pour l’achat du nouveau cimetière,
- les intérêts faits par la communauté aux pauvres de Carbonne et à la chapelle du Saint-Crucifix de cette ville (plus frais de port à Carbonne),
- les honoraires du juge et de son greffier pour la prestation de serment des consuls,
- les frais de recouvrement des recettes par le collecteur et les frais de port de lettres,
- les frais d’achat d’une table pour couper le pain béni à l’église,
- les frais du syndic chargé de défendre les intérêts de la communauté au procès contre les seigneurs de Lissac.
Le total des dépenses est de 1776 livres, 7 sols, 5 deniers plus 4 livres et 10 sols pour la clôture du compte en double original.
ORGANISATION JUDICIAIRE
Peu d’informations permettent de connaître l’organisation judiciaire d’une petite seigneurie comme Lissac. En principe, le seigneur qui avait obtenu concession du souverain rendait justice dans l’étendue de sa seigneurie mais tous les seigneurs à travers le royaume n’avaient pas les mêmes droits et les justices seigneuriales et municipales avaient probablement perdu de leur importance à la fin de l’ancien régime au profit de la justice royale.
D’après la transaction de 1578 passée entre Françoise d’Espagne et les habitants de Lissac, la dame de Lissac avait justice haute, moyenne et basse dans sa seigneurie (6).
On se reportera aussi à l’état sur l’organisation de la justice dans le comté de Foix avant 1789, état publié par l’abbé Duclos (7), sur lequel on relève pour Lissac :
- Justice seigneuriale :
Il y a justice seigneuriale dépendante des coseigneurs du dit lieu de Lissac.
Il y a un juge ordinaire et gruyer qui connaît du criminel, un greffier et un procureur juridictionnel ; le dit juge exerce la justice au nom des dits coseigneurs.
Les sentences et appointements rendus en civil par le juge sont portés par appel au sénéchal et présidial de Pamiers, et en criminel au parlement de Toulouse.
Nombre et qualité des officiers qui composent le tribunal : un juge, un procureur juridictionnel et un greffier.
- Justice municipale :
Deux consuls sans justice.
Nombre et qualité des officiers qui composent le tribunal : deux consuls, deux juges de police, un secrétaire de communauté, un baile.
NOTES
1.- Compte-rendu de l’assemblée générale des habitants enregistré par notaire ; par exemple :
- 12 février 1587, Rouch, notaire à Caujac, ADHG, 3 E 23348,
- 6 novembre 1661, Gasc, notaire à Caujac, ADHG, 3 E 24570.
2.- Registres des délibérations municipales, 1775-1777, AC Lissac, ADA, 143 E.
3.- AC Lissac. Compte-rendu devant les officiers municipaux de la communauté de Lissac avec l’assistance du secrétaire-greffier auditeur : Vidal, maire ; Gillet, officier ; Micheau, officier ; Jean Amouroux, procureur ; Beaumel, secrétaire (Beaumel, bourgeois de Saint-Quirc).
4.- Impositions :
- Taille : impôt direct sur les personnes ou les biens payés par les roturiers.
- Vingtième : prélèvement d’un vingtième sur tous les revenus, privilégiés ou non.
- Capitation : impôt direct payé par tous les français, même les privilégiés.
- Donation du roi : contribution financière accordée au roi par les états provinciaux.
- Quartiers d’hiver : impôt pour la subsistance des troupes. Cet impôt devait, en principe, remplacer le cantonnement des troupes pendant l’hiver dans le comté.
5.- 1 livre = 20 sols, 1 sol = 12 deniers.
6.- Justices:
- Justice basse : connaît des litiges au sujet des droits dus au seigneur ; connaît de la police ; justice foncière.
- Justice moyenne : connaît en première instance de toutes les actions civiles, réelles, personnelles mixtes ; au criminel des délits et crimes légers jusqu’à 75 sols d’amende.
- Justice haute : connaît de toutes les causes et au criminel jusqu’à la peine de mort ; connaît des appels des moyenne et basse justice. Appels aux sénéchaux.
CBF, Notes, n° 4, BU Arsenal Toulouse.
7.- H. Duclos, Histoire des Ariégeois, 1881-1887, réimpression 1984-1985, tome 7, p.438.
Cet état a été établi d’après les tableaux dressés par les communes en 1765, à la demande de l’Intendant du Roussillon, dont relevait le comté de Foix. Ces tableaux donnent aussi des renseignements sur la population, les impositions et les privilèges locaux.
Consuls et maires
1579 Bernard DELPECH,…
1587 Hélios GARRIGUES,…
1634 Clémens SUZES, Bertrand NEILLIS.
1648 Jean GAUBERT,…
1649 François CASSAING, Raymond FAGET.
1651 Raymond DELPECH, Paul HUC.
1652 Raymond DELPECH, Paul HUC.
1653 Jean ICART,…
1655 Jacques CABOS,…
1656 Jean CHARLES,…
1657 Georges MAURY,…
1659 Bernard MARCOU,…
1661 Guillaume GARAUD, Pierre BOUFFIL.
1663 Pierre NOUGUIES, Jean LAPEYRE.
1666 Pierre BOUFFIL, Raymond MASSE.
1667 Raymond COUSTURE, Bertrand CABOS.
1672 Raymond GAUBERT, Jean CASTEX.
1673 Raymond GAUBERT, Jean CASTEX puis
Pierre BERGE , Blaise CASSAING.
1674 Raymond GAUBERT, Pierre CASSAING puis
Raymond MICHEAU, Georges ARBEFEUILLE.
1692 Jean MARCOU,...
1702 Raymond COUSTURE,...
1709 Raymond MARTY, Jean ICART.
1723 François AMOUROUX,…
1727 Germain CASTEX, Jean ROUCH.
1735 Jean RIVES, Jean GAUBERT.
1737 …. VIDAL, Jean GAUBERT.
1739 Jean BOUFFIL, …
1743 François AMOUROUX, Arnaud LACOMBE.
1756 Jean GAUBERT,…
1759 Jean GAUBERT, Raymond ICART.
1761 Jean BOUFFIL,…
1764 Jean AMOUROUX,…
1770 Pierre BOUFFIL, Jean BOUSQUET.
1774 Raymond BERGNIERE, Pierre RODES.
1775 François GILLET, Jean CAZALBOU.
1776 François GILLET, Jean CAZALBOU.
1777 Jean VIDAL, Jean ROUCH.
1778 Jean VIDAL, Jean ROUCH.
1785 Antoine CASSAING, Jean LAPEYRE.
1789 Jean VIDAL, Antoine ESPERCE.
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1791 Jean VIDAL.
1792 François NICOL.
1793 Pierre- Gaston DUVIVIER, ex-noble, décédé en octobre 1794.
1794 François GILLET.
1800 Jean VIDAL, né le 15 Octobre 1763 à Lissac.
1808 Pierre-Jean-Louis MICHEAU, né le 24 août 1747 à St-Quirc.
1813 Jean-Louis-Gabriel MICHEAU, né le 28 décembre 1772.
1815 Etienne GILLET, serrurier.
1830 Jacques VIDAL, né le 30 août 1790.
1831 Jean-Jacques SOL, né le 10 avril 1751 à Saverdun.
1834 Pierre COLOMBIES.
1837 Jean BOUFFIL.
1840 Jean-Jacques SOL, né le 5 décembre 1781 à Saverdun.
1848 Jean LACOMBE.
1855 Paul SOL, né le 28 mars 1817 à Toulouse.
1874 Paul VIDAL, né le 31 janvier 1839.
1912 Jean LACOMBE, décédé le 23 septembre 1923.
1923 Intérim Jules DONNADIEU, né en 1872.
1925 Vincent BLANC, né en 1875, décédé le 30 janvier 1933.
1933 Intérim Jules GARRIGUES
1935 Géraud BERDOULAT.
1941 Adrien CASTEX, Président de la Délégation Spéciale.
1944 Georges BREIL décédé le 21 janvier 1952.
1952 Intérim Emilien GILLET.
1953 Abel FAURE.
1983 Clément CASTEX, décédé le 23 juin 2006.
2006 Henri ADALLAC.
2007 Rémy GEMIGNANI
Différends et procès
Outre les litiges concernant les limites avec les communes voisines de Cintegabelle et Gaillac-Toulza, plusieurs différends et procès ont concerné dans le passé la communauté de Lissac. Quelques-uns ont même opposé les habitants ou les consuls à leurs coseigneurs. Les origines des contestations nous permettent de connaître quelques aspects de la vie de la communauté et quelques usages de l’époque.
- 1517 : Poursuite contre Arnaud d’Espagne, seigneur de Lissac, par le Parlement de Toulouse (CBF, Lissac, p.173).
Le Parlement de Toulouse intenta des poursuites criminelles contre Arnaud d’Espagne, son frère seigneur de Durfort et le sieur de Saint-Michel de Lescousse qui s’étaient livrés à certaines violences, peut-être à l’égard de seigneurs voisins. Le Parlement les décréta « de prise de corps » mais, retirés avec leurs complices dans leurs châteaux respectifs où ils se fortifiaient, ils ne purent être capturés.
La cour ordonna, le 18 novembre 1517, de leur courir sus, de saisir leurs biens et de les mettre sous la main du roi. Il est vraisemblable que ces poursuites criminelles, comme tant d’autres, n’eurent pas de suite.
- 1577 : Différend entre Françoise d’Espagne, seigneur de Lissac, et François de Château-Verdun, son neveu, baron de Calmont (CBF, Lissac, p.175).
François de Château-Verdun exigeait de sa tante la remise du montant du fermage des fruits décimaux que l’abbé de Saint-Sernin prélevait à Lissac. Devant son refus, il s’empara de biens de Françoise d’Espagne à Lissac et à Gaillac (brebis, récoltes, chevaux avec leurs conducteurs) ; ces violences résultaient des prétentions du baron de Calmont sur la moitié des biens de l’hérédité de sa grand-mère, Catherine Duhart.
L’affaire fut réglée en avril 1578 par la sentence rendue au château de Labatut par des arbitres désignés à cet effet ; François de Château-Verdun obtint alors des biens de la succession de sa grand-mère.
- 1657 : Différend entre Pierre d’Orbessan, seigneur de Lissac, et la communauté de Cintegabelle (A. C. Cintegabelle, D-6-6OO8).
Dans une délibération du conseil de la communauté de Cintegabelle du 13 mai 1657, il est rapporté que Pierre d’Orbessan a fait saisir « huit chevaux appartenant à Lamarque, Partau, Malhiol et Ibart pour la somme de 141 livres ou davantage qu’il prétend lui être due par la dite communauté » de Cintegabelle. Le conseil arrête que Monsieur de Lissac sera prié par un des consuls de se désister de la saisie qu’il a faite et qu’il imposera les sommes dues aux impositions prochaines.
- 1657 : Violences de la part des frères Philippe et Henry de Soubiran, fils de Louise de Château-Verdun, contre le sieur de Coussy, second mari de cette dernière (CBF, Lissac, p.113).
Ces violences (enlèvement de récoltes, de meubles, maltraitance de domestiques, séquestration d’un métayer) étaient la conséquence des nombreuses querelles concernant l’héritage de Louise de Château-Verdun, décédée le 12 novembre 1656.
L’affaire fut portée devant le Parlement de Toulouse qui ordonna, par arrêt du 9 août 1658, le partage des biens de la dame de Lissac et leur attribution à chacun des ayants droit.
- 1662 : Testament de Pierre d’Orbessan (25 mars 1662) dans lequel il indique que ses deux fils sont condamnés à mort et ne peuvent ni lui succéder ni recueillir la donation faite en leur faveur dans ses pactes de mariage (CBF, Lissac, p.213).
Les crimes commis par les frères d’Orbessan ne sont pas précisés ; mais on relève en 1660 un arrêt du Parlement de Toulouse qui ordonne « la prise au corps et l’incarcération à la Conciergerie » des d’Orbessan et de Traversier de Roudeilhe avec la saisie de leurs biens. Il est motivé par la plainte de Jean de Château-Verdun envers lequel, sans doute, ils avaient commis quelques excès.
Les condamnations à la peine capitale étaient souvent prononcées contre des défaillants, même si leur crime n’était pas grave ; ils étaient ensuite jugés lorsqu’ils se constituaient prisonniers. Les d’Orbessan furent probablement mis ensuite hors de cause car on voit, après 1663, Jean-François en possession des biens de son père Pierre d’Orbessan.
- 1669 : Démêlés entre Henry et Jean de Soubiran et les consuls de Cintegabelle au sujet des tailles dues par les deux frères pour les biens qu’ils possédaient dans cette juridiction (CBF, Lissac, p.137).
Henry et Jean de Soubiran refusant de payer les tailles pour leurs biens dans la juridiction de Cintegabelle, l’un des consuls tenta de pratiquer la saisie des récoltes ; mais les deux frères se jetèrent sur lui « et l’auroint si fort excédé qu’il en seroit demeuré malade et détenu au lit pendant longtemps ».
Malgré les doléances du consul de Cintegabelle aux Etats de Languedoc, il semble qu’il n’ait pas été donné suite à cette affaire.
- 1713 : Différend entre M. le curé Brunet et M. de Soubiran sur le paiement de la dîme (Registre de catholicité, note de l’année 1713).
M. Brunet indique qu’il a fait donner une sentence par le sénéchal de Pamiers qui oblige M. de Soubiran à payer la dîme. Il dit avoir entrepris ce procès à ses dépens et ajoute : « Je prie messieurs mes successeurs de prier pour moi de leur avoir procuré ce petit droit de dîme qu’aucun de messieurs mes prédécesseurs n’avait osé demander jamais ».
- 1735 : Usurpation des communaux par des particuliers (A. C. Lissac).
Dans une délibération du conseil politique du 3 avril 1735 on relève que divers particuliers (Jean Pédoussaut de Labatut, Bernard et Jean Prim de Lissac, Jean Colombiès et Jean Darnaud de Labatut) ayant usurpé des communaux de Lissac, le conseil nomme Louis Gaubert syndic de la communauté de Lissac.
Le 3 avril 1737, une sentence est rendue par le juge des lieux de Lissac et Labatut pour les seigneurs des dits lieux, à la requête du syndic Louis Gaubert, contre Jean Prim laboureur de Lissac ; ce dernier ayant fait du charbon de brande dans les communaux de Lissac, il est condamné à 9 livres 15 sols plus 52 sols 8 deniers pour le dicton, expédition et papier de la dite sentence.
- 1747 : Consultation par la communauté de Lissac, le 7 décembre 1747, de Mtre Daugéry, avocat à Pamiers, à propos de certaines affaires (A. C. Lissac).
1. Le sieur de Labastide (Henry du Vivier, seigneur de Lissac) ayant sans doute refusé de payer la taille, l’avocat conseille à la communauté de lui faire un commandement pour le paiement de la taille de l’année écoulée et, pour l’année courante, de loger un soldat chez lui jusqu’au paiement.
2. La communauté devait demander le rétablissement du droit d’entrer aux Etats du consul député : l’avocat conseille de faire la preuve que ce droit existait auparavant.
3. Le sieur de Labastide prétendait avoir le droit de prendre les langues de bœuf qu’on tuait à Lissac : l’avocat conseille de l’assigner pour que défense lui soit faite d’user de pareilles entreprises.
4. Les consuls sont en droit de condamner à l’amende ou à la confiscation du pain le boulanger qui prétend faire le pain suivant l’usage du Languedoc et non suivant l’usage du pays de Foix.
- 1755 : Procès opposant les coseigneurs de Lissac, François de Bonfontan et Henri du Vivier, au premier consul, Jean Gaubert, au sujet de l’utilisation des moulins des seigneurs (CBF, Lissac, p.250).
En 1755, François de Bonfontan et Henry du Vivier intentaient un procès devant le sénéchal de Pamiers contre Jean Gaubert qui avait fait publier la défense aux habitants d’aller moudre aux moulins des seigneurs.
Jean Gaubert fut condamné le 9 septembre à faire publier par la baile de Saverdun, un dimanche, devant la porte de l’église à la sortie de la messe, que « c’est témérairement qu’il a fait annoncer par le même baile la défense aux habitants de Lissac d’aller moudre aux moulins des dits seigneurs, qu’il rétracte cet ordre et déclare que chacun est libre d’aller moudre où bon lui semblera… ». En outre, le sénéchal condamna Jean Gaubert à payer aux demandeurs 250 livres de dommages et intérêts pour réparation du préjudice causé.
- 1759 : Procès opposant les consuls et habitants aux coseigneurs au sujet des limites des communaux (A.C. Lissac).
Une contestation s’était élevée entre les consuls et habitants de Lissac et les coseigneurs au sujet des limites des communaux et de l’interprétation des clauses de la transaction de 1578. Le différend fut porté devant le sénéchal de Pamiers qui, par une sentence rendue le 11 septembre 1759, ordonna une expertise.
Les coseigneurs François de Bonfontan, Pierre-Gaston du Vivier, la dame de Castet et les demoiselles du Solier désignèrent pour expert Mtre Jean-François de Ferriol, conseiller du roi, juge de la ville et châtellenie de Cintegabelle. De leur côté, les consuls choisirent Pierre-Richard Cirarol, de Toulouse.
Les experts procédèrent à leurs vérifications les 4, 5, 6 et 7 mai 1761 assistés de Pierre-Gaston du Vivier, Jean Séré, notaire royal de Saverdun, Louis Gaubert, syndic, Bertrand Lacombe, Bernard Bouffil, Joseph Vidal et autres habitants de Lissac. L’abbé de Calers et les consuls, syndic et communauté de Gaillac, assignés, ne se présentèrent pas.
Le 9 mai, les experts rédigèrent leur procès-verbal avec la conclusion suivante :
« … Nous estimons que, dans le terroir de la Planne ou du Bernès, concédé à la communauté, manants et habitants du dit Lissac par la transaction du 26 décembre 1578, il n’y a point de métairie existante ni terres possédées par le sieur de Bonfontan.
Que l’abbé de Calers et la communauté de Gaillac ne possèdent point le terroir de Perroty concédé par la susdite transaction du 26 décembre 1578 à la communauté de Lissac.
Et finalement que les nommés Joseph Cassaing et Jean Lacombe, habitants de Lissac, tenanciers perpétuels des dits seigneurs de Lissac, n’exploitent rien à leur profit qui ait dépendu du communal de Las Peyrouses concédé à la communauté, manants et habitants du dit Lissac par la susdite transaction.
Tel est notre avis et rapport de vérification… ».
Une première sentence fut rendue par le sénéchal de Pamiers le 21 juillet 1762 contre la communauté de Lissac. Les consuls firent appel mais ils furent déboutés et condamnés aux dépens le 4 mai 1764 par un arrêt du Parlement de Toulouse. La communauté fut condamnée à payer la somme de cinq cent douze livres douze sols six deniers à M. de Bonfontan dont le règlement fut fait en 1765, 1767 et 1770 par Jean Amouroux, collecteur du lieu de Lissac (quittances signées du marquis de Bonfontan).
A noter qu’il y avait eu déjà une contestation au sujet des communaux entre la communauté de Lissac et Jean-François d’Orbessan dans les années 1670 (dénombrement de 1671 et procès-verbal de 1675).
- 1760 : Ordonnance concernant des différends entre les seigneurs de Lissac et les consuls de la communauté (A. C. Lissac).
Le 15 juillet 1760, une ordonnance prise à Toulouse fait connaître que les seigneurs de Lissac :
1. Sont bien fondés lorsqu’ils demandent qu’il soit défendu aux consuls du lieu de porter la livrée consulaire rouge et noir ou le chaperon sans leur autorisation.
2. Sont mal fondés lorsqu’ils demandent que les consuls soient condamnés à une réparation et dommages pour avoir porté le chaperon, attendu qu’une ordonnance de M. l’intendant du Roussillon et du comté de Foix du 3 juillet 1756 leur en donnait le droit ; mais il est dit que cette ordonnance d’abord n’était que provisoire et ensuite ne permet de porter le chaperon que pendant le procès et sans préjudice du droit des seigneurs.
3. Sont mal fondés lorsqu’ils demandent que les consuls soient condamnés à retirer le banc qu’ils ont dans l’église de la paroisse ; il y a toujours eu un banc pour les consuls dans l’église de Lissac ; d’ailleurs les seigneurs ont leur banc dans le cœur du sanctuaire tandis que celui des consuls est dans la nef ; la nef appartient à la communauté aux frais de laquelle elle a été bâtie et doit être réparée.
- 1771 : Différend entre le marguillier Salomon et David de Barrière, coseigneur de Lissac, au sujet du feu de la Saint-Jean (CBF, Saverdun, p.185).
La veille de la Saint-Jean 1771, un différend s’éleva entre le marguillier Salomon et David de Barrière, seigneur d’Orzas et coseigneur de Lissac, à qui revenait le tour de mettre le feu au bûcher. Salomon refusa de lui offrir le cierge, disant que cela ne lui plaisait pas, qu’il n’était pas son valet, et le remit à Gaston du Vivier, autre coseigneur.
David de Barrière introduisit aussitôt une instance devant le sénéchal de Pamiers, demandant la condamnation du marguillier récalcitrant à 300 livres d’amende au profit de l’œuvre de l’église de Lissac. M. du Vivier intervint dans le procès, alléguant que Salomon n’avait agi que sur son ordre.
Nous ne connaissons pas l’issue de cette affaire, qui n’était pas encore terminée quelques années avant la Révolution.
- 1773 : Procès entre M. du Vivier et les coseigneurs de Mouilhet, Décamps, du Solier et de Barrière au sujet des droits utiles et honorifiques de la seigneurie de Lissac et Labatut (CBF, Saverdun, p.186).
M. du Vivier demandait aux quatre coseigneurs le partage de ces droits consistant en justice, lods et ventes, censives, fournage et autres et que le banc placé dans le sanctuaire de l’église de Lissac lui fût exclusivement réservé.
De leur côté, les coseigneurs répondirent qu’il ne saurait y avoir partage des droits seigneuriaux, attendu que les portions de chacun étaient fixées. M. du Vivier devait leur restituer au contraire les deux dix-huitièmes des fournages qu’il avait indûment perçus depuis 1771. Au sujet du banc, il ne pouvait y avoir de distinction à établir entre des coseigneurs procédant d’un auteur commun, Mme de Château-Verdun ; le seul qui pût se qualifier de seigneur était M. de Bonfontan. Enfin les défendeurs priaient la cour de faire rayer les prétendus titres de seigneur de Lissac et baron de Labatut que M. du Vivier avait fait graver sur le tombeau de famille.
Les réclamations des coseigneurs étaient justes et basées sur des titres réels ; il est probable qu’ils obtinrent gain de cause contre M. du Vivier.
- 1818 : Procès opposant la commune de Lissac et les époux de Fajac au sujet de la propriété de terrains au Bernès, Perroty et las Peyrouses (A.C. Lissac).
Un très long procès opposa à de 1818 à 1859 la commune de Lissac à M. Marquié de Fajac et Mme Jougla de Paraza son épouse, puis ensuite à leurs héritiers les époux de Mauvaisin, au sujet de la propriété de terrains concédés par la transaction de 1578 passée entre Mlle d’Espagne, seigneur de Lissac et Labatut, et les habitants de Lissac.
Par une requête du 15 juin 1818, les époux de Fajac demandent aux habitants de Lissac de « ne plus faire aucun acte de jouissance sur les biens qui leur avaient été concédés par la dame d’Espagne » et veulent user de l’une des clauses de l’acte de concession, clause qui réservait à la dame d’Espagne et à ses successeurs le droit de reprendre les dits biens à sa volonté. Les terrains concernés étaient ceux du Bernès, de las Peyrouses et de Perroty. Le conseil municipal repousse les prétentions des époux de Fajac et des évènements relatifs à cette affaire vont se succéder pendant plus de quarante ans.
En février 1829, M. Marquié de Fajac entreprend de faire défricher des terrains communaux et le maire s’y oppose. Le 28 avril, le conseil municipal s’en remet à la décision de trois jurisconsultes qui seront nommés par le sous-Préfet avec approbation du Préfet. Le 16 juin 1829, les trois jurisconsultes rédigent un rapport approuvant le conseil municipal de Lissac.
Le 14 juillet 1832, M. Sol, maire de Lissac, fait un exposé de la situation et déclare qu’à la suite de la consultation des trois jurisconsultes « les habitants de Lissac ont continué à jouir de la partie des biens communaux en litige ». Il dit que par un acte signifié le 14 avril 1832 M. de Fajac a fait opposition à la vente des biens que voulait faire la commune de Lissac pour payer les réparations de l’église.
Le maire déclare, en outre, que M. de Fajac lui écrivit une lettre le 25 juin 1832 dans laquelle il donne à connaître les moyens qu’il veut employer pour justifier ses prétentions. Le maire prie l’avocat Gorgues d’examiner l’affaire et de faire passer par M. Amilhat, avoué, une citation pour engager l’instance afin d’obtenir la tranquille possession des biens en litige.
Le 20 août 1839, le tribunal de Pamiers accorde à M. de Fajac la moitié du terrain qu’il demandait pour en jouir à titre de propriétaire exclusif, jugement dont la commune de Lissac fait appel. Le 4 février 1841, la cour royale de Toulouse réforme ce jugement et fait au contraire droit aux conclusions du maire de Lissac.
Le 31 octobre 1842, les époux Marquié de Fajac assignent le maire de Lissac devant le tribunal de 1° instance de Pamiers « pour y voir dire et ordonner que par les experts nommés d’office et dûment assermentés il sera procédé, conformément aux dispositions des articles 63 et 118 du code forestier, au cantonnement des droits d’usage concédés par Mlle d’Espagne à la dite commune de Lissac ». Par son jugement rendu le 29 avril 1845, le tribunal de Pamiers homologue le rapport de l’expert et ordonne que la demande en cantonnement demeure réduite à la partie du terrain de Perroty qui se trouve en bois taillis et que ce cantonnement sera réduit au 1/5 de la moitié de ce terrain. La commune de Lissac fait appel de ce jugement.
En 1845, le époux de Fajac cèdent leur propriété de La Tour à leur fille et à leur gendre, Xavier de Mauvaisin. En 1846, ce dernier fait une proposition de transaction à la commune de Lissac, proposition que le conseil municipal approuve le 10 mai 1846 mais à laquelle il ne sera pas donné suite.
Par son arrêt du 18 août 1859, la cour impériale de Toulouse « disant droit à l’appel interjeté par le maire de Lissac envers le jugement du tribunal civil de Pamiers en date du 29 avril 1845, réformant, reconnaît et déclare que la commune de Lissac est propriétaire des terrains de Bernès, Perroty et las Peyrouses ; reconnaît et déclare que dans le quartier de Perroty, commune de Gaillac-Toulza, au couchant du communal de Labatut, les époux de Mauvaisin sont propriétaires exclusifs d’une contenance de 2 ha 27 a 60 ca, moyennant ce, rejette la demande en cantonnement pour qu’il ne soit donné aucune suite ».
- 1831 : Procès relatif à une vente de terrains communaux (A. C. Lissac).
Dans sa délibération du 1° mars 1831, le conseil municipal de Lissac demande au Préfet l’autorisation de procéder à la vente de parcelles de biens communaux, le produit de cette vente étant destiné aux réparations de l’église. Il s’agit de neuf parcelles dont l’arpentage et l’estimation ont été faits par M. Lacombe, arpenteur géomètre de Saint-Quirc.
Le 23 mars 1831, le sous-Préfet de Pamiers demande au maire de Lissac des explications au sujet des oppositions à la vente de parcelles élevées par J.B. Bernière pour la parcelle 1 et Paul Bouffil pour la parcelle 5, dont ils prétendent être propriétaires, et par J. Bouffil et J. Colombiès pour la parcelle 7 dont ils prétendent que l’acquéreur porterait préjudice à l’église s’il venait à y bâtir. Toutes les parcelles seront cependant vendues lors de l’adjudication du 15 avril 1832 sauf la parcelle 4, suite à l’opposition à la vente de ce lot faite la veille par M. de Fajac. Ce dernier revendique ce bien car il est situé au quartier du Bernès (ou Gransac) et est en procès avec la commune de Lissac depuis 1818 au sujet des terrains concédés aux habitants de Lissac par Mlle d’Espagne en 1578 et dont le Bernès fait partie.
L’adjudication du 15 avril 1832 a été ainsi faite, pour un total de 1646 francs :
1° lot : vendu à Bernard Micheau pour 42 francs (7a 90ca au quartier de Junqua).
2° lot : vendu à Darnaud-Vidal-Lacombe Jean pour 860 francs (26ca à Junqua).
3° lot : vendu à Lacombe Jacques pour 240 francs (25a 44ca à Junqua).
4° lot : en suspens (127a 20ca à Gransac).
5° lot : vendu à Paul Bouffil pour 105 francs (1a 19ca au village).
6° lot : vendu à Bernard Gaubert pour 80 francs (1a 5ca au village).
7° lot : vendu à Jean-Jacques Sol pour 212 francs (2a au village).
8° lot : vendu à Jean-Jacques Sol pour 47 francs (70ca au village).
9° lot : vendu à Antoine et Jean Blanc pour 60 francs (32ca au village).
Quelques mois après cette vente, la parcelle n°1 fut l’objet d’une contestation de la part de Bernière qui jouissait de cette terre labourable depuis plus de dix ans. Bien que présent à l’adjudication où il ne fit aucune opposition, il fit assigner l’acquéreur Micheau en délaissement de ce lopin de terre. Micheau avait déjà fait exploiter quelques peupliers qui se trouvaient sur cette parcelle.
Micheau appelle la commune en garantie et, dans un mémoire adressé à M. Gorgues, avocat, le maire considère que le terrain en litige a été usurpé sur les propriétés communales de Lissac : « Je puis prouver qu’à diverses époques les maires en fonction ont défendu verbalement à Bernière d’empiéter sur le terrain de la commune et vu le peu de valeur de ce terrain, ils n’ont pas fait des actes judiciaires ».
Le 10 septembre 1834, le tribunal de 1° instance de Pamiers rend compte d’une enquête qui eut lieu sur le terrain contesté. Plusieurs témoins furent entendus, la plupart déclarant que le ruisseau de Lissac, qui servait de limite à la propriété des Bernière, avait empiété sur le communal et que le terrain en litige était couvert de joncs. Le juge donne acte à M. Sol de la demande en prorogation de délai qu’il réclame et, qu’en conséquence, il sera statué à une audience ultérieure.
Le jugement est rendu le 28 avril 1835 ; le tribunal de Pamiers considérant :
1° que le terrain en litige est planté d’arbres que les Bernière ont exploités et convertis en planches et qu’ils ont constamment joui des fruits du dit terrain sans aucune opposition,
2° que le dit terrain est possédé par les dits Bernière en vertu d’un acte du 6 prairial an II et d’un partage du 1° messidor an IV,
3° que ces actes assignent pour limites à cette propriété le ruisseau de Lissac qui la sépare du communal,
4° que les Bernière n’ont pratiqué aucun ouvrage offensif qui ait pu déplacer ou éloigner le ruisseau qui sépare les deux propriétés respectives,
ordonne le délaissement en faveur des Bernière du terrain adjugé à Bernard Micheau par le maire de Lissac et condamne la commune à rembourser à Jaquette Ourgaud la somme de 42 francs, montant de l’adjudication du terrain et aux frais.
La préfecture de l’Ariège n’autorisa pas la commune à interjeter appel. Les époux Bernière réclamèrent des dommages et intérêts et le 5 août 1838 la commune décida de rembourser la somme de 279,09 francs à Jaquette Ourgaud, veuve de Bernard Micheau.
- 1860 : Différend entre le maire de Lissac et le curé Pezet au sujet de l’église.
Au siècle dernier, des travaux importants d’agrandissement furent exécutés à l’église de Lissac. Les travaux, décidés en 1824 par le conseil municipal, furent longs à cause d’un financement difficile. Le curé Pezet entra en désaccord avec le conseil municipal à ce sujet. Le 8 mars 1860, dans une lettre qu’il adresse au sous-Préfet de Pamiers, le curé Pezet écrit :
« Le conseil de fabrique de l’église de Lissac, considérant toutes les lenteurs et les obstacles que les plus forts imposés de la commune opposaient à l’imposition de 2400 francs pour la construction de notre église, entreprit en 1831 les travaux par voie d’économies provenant de dons volontaires. Le conseil municipal demanda et obtint la même année, par ordonnance royale, de pouvoir vendre au profit de l’église certains petits lopins de terre que la commune possédait sur divers points du village, qui donnèrent un produit de 1400 francs.
Le principal lopin, dit la pointe de Gransac, ne put être vendu le jour de l’enchère à cause de l’opposition que M. de Fajac, ancien seigneur de la localité, fit à cette vente prétendant que la dite pointe de Gransac faisait partie des communaux alors en litige entre lui et les habitants de Lissac. Dire ici toutes les péripéties d’un procès qui a duré près de trente ans, ce serait toute une longue histoire.
Le dénouement a été heureux pour la commune qui se trouve en possession paisible d’un terrain en friche qui égale près de cent arpents en vertu d’un arrêt d’expédient rendu par la cour impériale de Toulouse, le mois d’août dernier.
Les travaux de construction de l’église ont été continués durant vingt cinq ans, d’une manière faible sans doute ; enfin, le conseil de fabrique ayant épuisé tous ses moyens, cédant aux désirs des habitants de la commune, contracta un emprunt de 2000 francs en 1854 afin de pouvoir terminer les travaux restés inachevés. En cela le conseil de fabrique a agi dans l’espoir de couvrir l’emprunt avec le produit de la vente du lopin de terre dit de la pointe de Gransac ; aujourd’hui donc que tout obstacle est enlevé, je viens vous prier M. le sous-Préfet de vouloir transmettre à qui de droit vos instructions afin que la vente ajournée depuis si longtemps soit continuée le plus tôt possible ».
Cette lettre fut communiquée au maire de Lissac. Celui-ci écrivit à son tour au sous-Préfet le 4 avril 1860 en disant :
« En réponse à votre lettre du 2 avril, j’ai l’honneur de mettre sous vos yeux la délibération du conseil municipal en date du 28 mars dernier. Il vous sera facile de voir combien les informations de M. le curé étaient inexactes et combien la plainte est peu fondée. Je regrette vivement qu’il ait refusé de répondre à mon invitation d’assister à la séance. Il se serait épargné la peine de vous adresser une plainte injuste et à moi la douleur de me voir l’objet de ses attaques et de ses insinuations malveillantes… ».
D’après le curé Pezet (note de la fin de l’année 1860), la fabrique fut remboursée :
« L’année qui vient de finir nous laisse de pénibles souvenirs. La fabrique de l’église de Lissac, se voyant obligée d’attaquer le conseil municipal pour obtenir la vente de Grandsac, au profit de l’église conformément à une de ses délibérations et à une ordonnance royale rendue dès avant le commencement des travaux de construction de l’église de Lissac, est parvenue suivant toutes les règles de la justice à le faire condamner par Mr le préfet et son conseil, à restituer entre les mains de notre trésorier, à titre d’indemnité, la somme de 1694 francs 25 ; attendu que la fabrique comptant sur la dite vente avait fait cette avance pour solder les travaux exécutés. De là, la colère, la rage de quelques uns contre le curé et contre ceux qui ont été de son avis ».
L’école
Pour la première fois, le 26 février 1832, une délibération du conseil municipal de Lissac se rapporte à l’école publique (1).
Nous constatons, par cette délibération, que l’instruction était déjà donnée dans la commune mais nous ne savons pas précisément comment l’école était organisée. Jusqu’à cette date, l’instituteur établi dans la commune ne s’y maintient qu’au moyen d’une simple rétribution payée par des élèves et de dons de bienfaisance de quelques habitants (2).
Constatant que le nombre des enfants susceptibles de fréquenter l’école est de trente environ, dont la moitié au plus peut acquitter la rétribution mensuelle, le conseil municipal s’intéresse à cette question et demande à ce que la commune s’impose, d’une part, d’une somme de 25 francs pour le loyer d’une chambre destinée à l’instituteur et à l’école et, d’autre part, d’une somme de 25 francs pour le traitement de l’instituteur. Dans cette même délibération, il fixe la rétribution à 1 franc et 1,5 franc par mois et par élève à raison de deux degrés d’instruction.
En 1833, la commune de Labatut décide de se réunir à celle de Lissac ; le conseil municipal vote cette acceptation le 18 août 1833. Avec cette réunion, le traitement de l’instituteur est porté à 100 francs et la rétribution mensuelle des élèves - pour ceux qui peuvent payer - à 1, 1,50 et 2 francs suivant leurs progrès.
Le 2 février 1834 il est prévu de réunir l’école de Canté à celles de Lissac et Labatut déjà réunies, mais on ne trouve aucune pièce permettant d’affirmer que ce projet ait été mis à exécution.
En 1839, la commune paie 40 francs pour le loyer de la maison d’école. Pendant quelques années rien ne change, sauf en 1847 où la rétribution mensuelle est fixée au taux unique de 2 francs pour être ramenée à 1,50 franc le 4 août 1850. En 1853, les frais d’instruction s’élèvent à 660 francs, y compris les 60 francs de location de la maison d’école, et en 1863 à 760 francs (3).
Après la création de l’école de filles en 1870, le traitement de l’instituteur est porté à 900 francs et celui de l’institutrice est fixé à 600 francs. Après une première augmentation en 1875, les traitements sont portés respectivement à 1200 francs et 700 francs en 1877.
En 1880, la gratuité est établie et la rétribution mensuelle disparaît. A partir de ce moment-là, c’est l’Etat qui paie la plus grande partie des frais (4).
Le conseil municipal qui, le 14 novembre 1863, tout en rendant hommage à la haute sollicitude de M. le Ministre pour les instituteurs, avait regretté de ne pouvoir doter l’instituteur du mobilier prévu, fait vingt ans plus tard un effort et achète pour 700 francs de mobilier le 11 février 1883.
Le 20 octobre 1906, l’école publique de Lissac devient mixte et le conseil municipal décide de nommer une directrice de travaux à l’aiguille.
LE BATIMENT SCOLAIRE
Jusqu’en 1855, on ne trouve aucune mention relative aux bâtiments scolaires.
Le 8 juillet 1855, lors d’une séance du conseil municipal, le maire fait connaître que la maison appartenant aux héritiers de M. Dethman est à vendre et propose de l’acheter au prix de 1500 francs, estimation des experts lors du partage. Cette maison serait employée comme maison commune et fournirait un logement convenable à la fois pour la salle d’école et pour l’instituteur lui-même.
Le conseil se range à l’avis du maire, reconnaît que la maison proposée remplit le but désiré tant pour la commodité que pour la salubrité et demande au préfet de faire accorder à la commune, par le gouvernement, les libéralités que le ministre accorde à toutes les communes qui entreprennent la création d’une maison d’école.
Cette demande de secours est renouvelée et fixée à 700 francs le 19 août 1855. Quelques mois plus tard, en mai 1856, devant les difficultés rencontrées, le conseil municipal autorise le maire à reprendre la promesse d’achat faite aux héritiers Dethman et à engager ces derniers à vendre à quelque autre acquéreur qui se présenterait avant que la commune soit en mesure de réaliser cette acquisition. Mais cette acquisition n’eut finalement pas lieu.
Le 23 mai 1872, le conseil demande l’autorisation d’acquérir l’enclos et bâtiments attenants appartenant à M. Paul Vidal afin d’y établir deux vastes écoles et une mairie ; cette délibération est maintenue le 20 juillet 1872 et, ce jour-là, le prix de 7500 francs est indiqué.
Le 20 janvier 1873, le conseil municipal persiste dans son intention d’acheter le terrain précité et demande au gouvernement de lui venir en aide.
Cet achat aura lieu le 25 mai 1873 moyennant le prix de 7500 francs (5). Dans la séance du 21 décembre 1873, le conseil municipal étudie le plan de construction d’une mairie et de deux maisons d’école pour 34500 francs
En attendant la construction de ce bâtiment, le conseil municipal rejette la solution proposée par le sous-préfet et consistant à louer la maison de M. Auguste Vidal. Le conseil décide de prendre la maison Donnadieu pour salle de classe et celle de Gillet, qui n’est qu’à dix mètres de la précédente, pour maison de l’instituteur (6).
Les travaux ne commenceront que vers 1880. En 1883, la maison d’école est construite sur un plan peu différent du plan primitif. La mairie sera construite en 1885.
INSTITUTEURS
1831 MONTAUT Henri
1843 HERISSON Thomas
1845 RIVES Elie
1856 GILLET Etienne
1880 TAILLEFER
1886 THALAMAS Ulysse
1912 MONIE Antonin
1926 CASSEDE Françoise
1936 Mme FAURE
1937 MONTEIL Marie
1941 BRU René
1955 VAUCORET Yvonne
1966 Mme LONG
L’ECOLE DE FILLES
Le 1° juillet 1870, le conseil municipal accepte l’offre de l’inspecteur d’académie d’établir à Lissac une école de filles pour les communes de Lissac et Labatut. Le conseil, qui accepte cette offre avec reconnaissance, demande à l’unanimité que la direction de cette école soit confiée à une religieuse congréganiste brevetée pour l’entretien de laquelle il serait pourvu au supplément des dépenses par un bienfaiteur.
L’école est donc créée et le 23 octobre 1871 le conseil municipal vote la somme de 840 francs dont 100 francs pour la location d’une maison d’école, 120 francs pour le mobilier scolaire et 620 francs pour le mobilier particulier des sœurs. La commune de Labatut doit contribuer pour un tiers dans cette dépense. Il est entendu que si, pour une cause quelconque, la sœur directrice pourvue du brevet de capacité était appelée à quitter la commune, elle devrait être remplacée par une autre possédant les mêmes titres, c’est-à-dire un brevet de capacité délivré par un recteur d’académie ; faute de quoi la commune rentrerait en possession du mobilier fourni, scolaire et particulier.
Le 15 août 1887, le conseil municipal – sur lettre du sous-préfet de Pamiers – ayant à se prononcer sur la suppression de l’école de filles, décide de son maintien pour les raisons suivantes :
- jamais dans la commune les deux sexes n’ont été réunis pour l’instruction,
- la population scolaire de filles est de trente au minimum,
- la commune possède deux locaux distincts, un pour chaque école, et n’a pas de local convenable pour la réunion de tous les écoliers.
L’année suivante, le 18 août 1888, le conseil confirme cette délibération et demande le maintien de l’école de filles.
Le 4 octobre 1889, après avoir pris connaissance d’une note du préfet lui faisant savoir que l’école de filles devenait facultative - la commune ayant moins de 401 habitants - le conseil municipal vote son maintien et décide de payer le traitement intégral de l’institutrice (7). La même année le conseil départemental de l’instruction publique décide de transformer l’école de filles de Lissac en classe enfantine ; mais la municipalité, dans sa séance du 12 décembre 1889, s’oppose à cette transformation sous prétexte qu’elle créerait deux écoles mixtes au lieu d’une seule que l’autorité municipale veut éviter.
Le 25 janvier 1894, le conseil municipal, considérant que l’école communale dirigée par un instituteur quoique mixte en droit ne l’est pas en fait à cause de l’école libre des filles et que la séparation des sexes est à Lissac naturelle et complète, demande le maintien de l’instituteur à la tête de l’école publique ; cette demande est à nouveau formulée en 1898.
En juillet 1903, un décret du ministre de l’intérieur avait décidé de fermer 2500 établissements fondés avant la loi de 1901 sur les associations. Trente communes en Ariège étaient concernées, dont Lissac et Saint-Quirc (8).
En 1906, en réponse à une demande du sous-préfet, le conseil municipal, considérant l’utilité des sœurs dans la commune et la mise en règle avec la loi de la maison mère de Cantaous-Tuzaguet (Hautes-Pyrénées), donne un avis favorable au maintien dans la commune des sœurs de Saint-Joseph de Tarbes (9).
Après la séparation de l’Eglise et de l’Etat (10), le conseil municipal décide dans sa séance du 29 juin 1908, après avoir vendu le petit mobilier de l’ancienne école de filles, de louer celle-ci ainsi que le terrain attenant. Cette vente et cette location ont lieu en février 1909. La location a de nouveau lieu en 1919 à M. Paul Delpech qui est autorisé à sous-louer à M. Jean Fauré à partir du 1° septembre 1923.
Le 20 mai 1928, le conseil municipal décide de mettre en vente cette ancienne école de filles, ainsi que l’ancienne mairie et terrains attenants, cour et jardin (11).
COURS GRATUITS POUR ADULTES
Le 22 novembre 1865, le conseil municipal vote une somme de 40 francs à l’instituteur pour l’établissement d’un cours gratuit pour adultes, afin d’instruire la classe ouvrière.
Cette subvention est de nouveau votée en 1866 car, lit-on dans la délibération relative à ce sujet, « l’an passé, cette école du soir réunit 41 auditeurs ; la moralité s’en est ressentie vivement et les dépenses dans les cabarets et les cafés diminuèrent à tel point que les directeurs de ces établissements murmuraient contre l’école du soir ».
Dans sa délibération du 15 novembre 1884, le conseil demande à l’Etat une subvention de 50 francs pour ces cours d’adultes.
NOTES
1.- Ce chapitre est issu des notes de M. René Bru, instituteur à Lissac de 1941 à 1955.
2.- Cette école ne concerne, semble-t-il, que les garçons et il est possible que l’Eglise ait été à l’origine de cette instruction. Jusqu’au XVIII° siècle, l’alphabétisation reste faible : on constate dans les actes notariés, qu’en dehors des notables, la plupart des personnes ne savent signer.
3.- Sur cette somme, le Département et l’Etat devront fournir une subvention de 346,31 francs.
4.- L’enseignement laïque sera organisé par Jules Ferry qui proclamera la gratuité (en 1881), la laïcité et l’obligation (en 1882) de l’enseignement primaire.
5.- Acte retenu par Me Moulis, notaire à Saverdun, contenant l’acquisition de deux parcelles appartenant à M. Paul Amand Vidal et destinées à l’établissement d’une maison d’école :
-une maison à haut étage + pâtis + cour + puits, 420 m2,
-un enclos de 3550 m2.
6.- Au dire de certains habitants, l’école a été tantôt sur la place du village (maison Abribat), tantôt chez Vidal et en dernier lieu chez Gillet (maison Fauré).
7.- Application de la loi du 19 juillet 1889.
8.- P. Saliès, Quand l’Ariège changea de siècle, Milan-Résonances, 1992, p.398.
9.- Dans les dernières années de son existence, l’école de filles avait pour institutrices sœur Fulgence, supérieure, et sœur Rosalie.
10.- Loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat du 9 décembre 1905.
11.- Il s’agit de la maison achetée par Paul Vidal à Despierre, forgeron. Les sœurs occupaient cette maison, la mairie était au-dessus de l’atelier du forgeron (à côté du garage appartenant actuellement à M. Carrière), et l’école était située en face (à côté de la maison d’habitation de M. Saint-Martin).
Enfants de Lissac morts dans les guerres avant 1914
(Liste établie par M. Pierre Castex)
Sous la royauté :
Jean RIVES, né à Lissac le 15 octobre 1752, soldat,
mort le 18 avril 1780 à l’hôpital de Landernau.
Joseph COUZINET, né à Lissac le 21 septembre 1759, soldat,
mort le 21 décembre 1779 à Rochefort.
Guerres de l’Empire :
Bernard BOUFFIL, né à Lissac le 17 septembre 1787, chasseur au 6ème Régiment de Chasseurs à cheval,
mort le 18 août 1809 à l’hôpital de Legnano (Italie).
Jean GAUBERT, né à Lissac le 11 mars 1781, sergent au 2ème Bataillon de Chasseurs de montagne,
mort le 4 décembre 1812 à Lissac.
Paul DELPECH, né à Lissac le 8 mars 1788, soldat au 93ème Régiment de Ligne,
mort le 18 février 1809 à l’hôpital de Barcelone.
Grégoire CAZAJUS, né à Lissac le 10 juin 1784, conscrit,
mort le 22 mai 1811 à l’hôpital civil de Foix.
Guerres coloniales :
François BREIL, né à Lissac le 1° mars 1825, caporal au 3ème Régiment d’Infanterie de Marine,
mort le 1° décembre 1852 à l’Ilet La Mère (Guyane française).
Paul DUBOIS, né à Montfort (Cintegabelle) le 31 mars 1842, caporal à la 1ère Cie de Tirailleurs sénégalais,
mort le 31 août 1864 à l’hôpital militaire de l’Ile Saint-Louis du Sénégal.
Guerre 1870-1871 :
Sylvain BURBAIL, né à Canté, soldat au 30ème de Ligne,
mort le 9 octobre 1870 à Lissac.
Jean DARNAUD, né à Lissac le 21 novembre 1846, garde mobile de l’Ariège,
mort le 15 janvier 1871 à l’hôpital militaire de Marseille.
Henry FONTES, né à Lissac le 9 mars 1850, soldat au 48ème Régiment de Ligne,
mort le 24 mai 1871 à l’hôpital temporaire de Courcelles (place de Paris).
Louis LAFORGUE, né à Lissac le 29 décembre 1846, soldat en congé,
mort le 13 février 1871 à Lissac.
Troisième République :
Jean-Marie ABRIBAT, né à Marliac le 4 janvier 1872, soldat au 10ème Régiment d’Infanterie,
mort le 25 avril 1894 à l’hôpital mixte de Dijon.
Jean RUMEAU, né à Lissac le 13 avril 1872,
mort le 13 février 1908 à Lissac.
La famille Sol
La famille Sol est issue de Saverdun où l’on trouve de nombreuses personnes portant ce nom pendant tout le XVIII° siècle. La plupart sont des notables de cette ville, qualifiés de bourgeois, de marchands ou de négociants dans les registres paroissiaux, registres dans lesquels on relève de nombreux actes les concernant, malgré l’origine protestante de cette famille (1). Un siècle plus tard, on trouve des descendants propriétaires à Lissac, Cintegabelle et Toulouse.
Les Sol ont marqué l’évolution de Lissac au XIX° siècle, aussi bien par les constructions effectuées que par leur rôle dans la vie communale. Trois personnes de cette famille ont été maires de Lissac :
- Jean-Jacques Sol, de 1831 à 1834,
- Jean-Jacques Sol, fils du précédent, de 1840 à 1848,
- Paul Sol, neveu du précédent, de 1855 à 1874.
JEAN-JACQUES SOL
Jean-Jacques Sol est né le 15 avril 1751 à Saverdun, où il est baptisé le lendemain, fils de Pierre Sol, marchand, et de Marguerite Vaïsse (ou Vaysse), son épouse originaire de Caraman. Il est lui-même négociant à Saverdun et épouse dans cette ville, le 17 février 1781, Marguerite Vaïsse, fille d’un négociant de Caraman, sa cousine semble-t-il (2). Deux enfants naissent à Saverdun de cette union : Jean-Jacques le 5 décembre 1781 et Paul Louis Sylvain le 26 janvier 1784.
Le 11 vendémiaire an III (2 octobre 1794), Jean-Jacques Sol achète à Pierre- Gaston Duvivier, ancien seigneur de Lissac, sa maison (le château), granges, enclos, et tous les biens qu’il possède à Lissac, Labatut, Saint-Quirc et Cintegabelle, le tout pour la somme de 112000 livres (3). C’est ainsi qu’une branche de la famille Sol s’installe à Lissac.
Jean-Jacques Sol s’est engagé dans la vie publique à Saverdun puis à Lissac dont il sera maire à la fin de sa vie.
Le 13 novembre 1790, le négociant Jean-Jacques Sol est élu officier municipal à Saverdun mais pendant la période révolutionnaire il a quelques difficultés (4) :
- le 20 novembre 1792, selon sa déclaration à l’assemblée municipale, il est accusé par des malveillants de s’approvisionner considérablement en pommes de terre et millet. Après enquête des commissaires, ces dénonciations sont déclarées calomnieuses le 22 novembre (5).
- le 20 octobre 1793, il est arrêté comme suspect mais il est énergiquement défendu par la société populaire et remis en liberté (6).
Il fut plus tard élu au Corps législatif, assemblée instituée par la constitution de l’an VIII qui établissait le Consulat (7). On relève en effet, dans l’acte de mariage de son fils Jean-Jacques avec Marie-Louise Bastoul, que Jean-Jacques Sol père est qualifié d’« ex-membre du Corps législatif ».
Le 8 octobre 1831, Jean-Jacques Sol est élu au conseil municipal de Lissac et nommé maire par le préfet le 15 décembre suivant, en remplacement de Jean Vidal, avec Pierre Colombiès pour adjoint. Il ne sera maire qu’un peu moins de trois ans puisque il décède à Saverdun le 4 novembre 1834 à l’âge de 83 ans (8).
Son acte de décès indique qu’il est mort « en sa maison sise sur la place dans cette ville » et qu’il est « propriétaire, ex-législateur, membre du Conseil général de ce département, maire de la commune de Lissac ».
JEAN-JACQUES SOL fils
Jean-Jacques Sol, fils du précédent, est né à Saverdun le 5 décembre 1781 où il est baptisé le même jour par le pasteur Lacombe dans la maison d’oraison (9).
Il se marie deux fois :
- le 16 juillet 1811 à Montauban avec Marie-Louise Bastoul (10), fille d’un négociant de cette ville et dont il sera veuf.
- le 6 octobre 1818 à Toulouse avec Jacqueline Marie Caroline Sol (11), sa cousine au deuxième degré et sœur de sa belle-sœur.
De ces deux mariages, Jean Jacques Sol n’aura qu’un fils unique, Hippolyte, officier dans les constructions navales, qui décède à Brest le 7 octobre 1843 (12).
Jean-Jacques Sol est nommé maire de Lissac le 15 septembre 1840 en remplacement de Jean Bouffil (renouvellement triennal) et le reste jusqu’en 1848 où Jean Lacombe lui succède (13).
Il était, semble-t-il, estimé des habitants de Lissac. Malgré ses difficultés avec le conseil municipal, le curé Pezet le considère comme un bon maire en 1847.
Jean-Jacques Sol meurt à Lissac le 6 septembre 1854 à l’âge de 72 ans. Bien que protestant, Paul Pezet a porté la note suivante à la fin de cette année 1854 sur le registre paroissial : « Le six septembre de l’année qui vient de finir, la commune de Lissac a fait une perte bien douloureuse dans la personne de Monsieur Jean-Jacques Sol, son ancien maire. Il fut toujours dévoué aux intérêts de la localité ; grâce à son généreux concours, j’ai pu terminer la construction de l’église. Les malheureux trouvèrent en lui un ami toujours empressé à les consoler et à les secourir. Il a vécu entouré du respect et de l’estime de toutes les personnes de bien qui béniront à jamais sa mémoire. Il a été inhumé près du moulin de Lissac, dans les fossés de l’ancien château ».
Sa seconde épouse meurt à Lissac le 22 décembre 1855, âgée de 58 ans ; elle est également enterrée dans le cimetière, près du moulin, que l’on appelle aujourd’hui « cimetière protestant » (14).
PAUL SOL
Avec la mort d’Hippolyte Sol en 1843, Jean-Jacques Sol fils perdait son seul héritier direct. Il avait des neveux, enfants de Paul Louis Sylvain Sol, son frère, et de Elise Marguerite Marianne Sol, sœur de Caroline, sa deuxième épouse.
Paul et Elise Sol s’étaient mariés à Toulouse où il demeuraient tous les deux, le 12 juin 1816 ; ils eurent quatre enfants, dont Philippe Jean-Jacques Paul Sol, qui sera maire de Lissac.
Philippe Jean-Jacques Paul Sol naît à Toulouse le 28 mars 1817 (15). Il se marie à Toulouse le 19 février 1854 avec Joséphine Julie Laromiguière, fille d’un négociant de cette ville (16). Paul Sol et son épouse habitent à Toulouse, 32 rue de la Dalbade ; ils ont quatre filles dont une née à Lissac en 1860 et un fils né à Toulouse en 1861 (17).
Paul Sol hérite ou probablement rachète les biens de son oncle à Lissac à une date que nous ne connaissons pas. En 1855, il succède à Jean Lacombe, mort en juin de cette même année, comme maire de Lissac. Il restera à la tête de la municipalité jusqu’en 1874, date à laquelle il est remplacé par Paul Vidal.
Paul Sol meurt à Toulouse, 3 rue Saint-Pantaléon, le 22 mars 1874 à l’âge de 57 ans. La famille Sol quitte Lissac à la fin du XIX° : Joséphine Sol, veuve de Paul Sol, vend le château et ses biens à Lissac à la famille Mourère, en 1895.
LA RESTAURATION DU CHATEAU DE LISSAC
Le château de Lissac fut restauré voire reconstruit au XIX° siècle, on ne sait pas exactement à quelle période, pour lui donner l’aspect qu’il a aujourd’hui. Il est fort probable que Jean-Jacques Sol père et son fils aient entrepris ensemble de gros travaux : en témoigne l’imposant hangar grenier construit en 1838 à côté de l’église sur une parcelle où se trouvait la ferme dite de Mauran, ferme qui disparaît dans la seconde moitié du XIX° siècle (18).
Paul Sol poursuivit sans doute l’entretien ou la restauration du château : on peut lui attribuer le mur de clôture, au bord de la route départementale qui traverse le village, et les deux grands portails d’entrée sur lesquels on peut voir sur chacun des ouvrants les lettres S et L entrelacées, initiales des noms de famille Sol et Laromiguière (19).
NOTES
1.- On relève, en 1735, l’abjuration de Jean-Pierre Sol, négociant, dans l’église de Saverdun. On note aussi qu’un Sol est le ministre des protestants en 1767.
J. Lestrade, Les Huguenots dans le diocèse de Rieux, 1904, p.119 et p.208.
2.- AC Saverdun.
3.- Acte retenu par Me Séré, notaire à Saverdun, ADA, 5 E 266, f° 223.
- Pierre-Gaston Duvivier meurt quatre jours après, le 15 vendémiaire an III (6 octobre 1794). Son testament est ouvert à Lissac le 22 brumaire an III (12 novembre 1794) dans la maison dite Labourdette.
ADA, 5 E 271, 3° cahier, f° 4.
- Le 15 brumaire an IV (6 novembre 1795), en tant que chargé de pouvoir par les héritiers Duvivier, Jean-Jacques Sol paye au receveur de l’enregistrement une somme de mille livres que les citoyens Duvivier et Bonfontan devaient à la commune de Lissac suite à un procès pour droits féodaux entre les seigneurs Duvivier et Bonfontan et la commune de Lissac.
ADA, Q 143, f° 60.
4.- A noter qu’un autre Jean-Jacques Sol est né à Saverdun le 13 juin 1739, fils de Jean-Pierre Sol et Marthe Gardelle, mais sur lequel on ne trouve pas d’autre information.
Son métier de négociant et son engagement dans la vie publique montrent qu’il s’agit bien de Jean-Jacques Sol né en 1751.
5.- J. Vergé et F. Frayssines, Saverdun de 1789 à 1900, 1990, p.50.
6.- G. Arnaud, Histoire de la révolution dans le département de l’Ariège, 1904, p.436.
On relève également, page 292, une tentative d’assassinat contre le négociant Sol dans la nuit du 25 au 26 avril 1792. S’agissait-il de Jean-Jacques Sol ?
7.- La constitution de l’an VIII établissant le Consulat a été signée le 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799), le lendemain de son adoption et de la nomination des trois consuls, dont Bonaparte comme Premier consul.
Sous le Consulat, le pouvoir législatif appartenait à deux assemblées :
- un Tribunat de cent membres nommés par le Sénat, renouvelables par cinquième tous les ans, qui adoptait après discussion les lois préparées par le Conseil d’Etat (siégea jusqu’en 1807),
- un Corps législatif de trois cents membres élus, également renouvelable par cinquième tous les ans, qui votait les lois sans les discuter (siégea jusqu’à 1804).
8.- Pierre Colombiès lui succède en tant qu’adjoint puis est nommé maire par le préfet en janvier 1835.
AC Lissac.
9.- AC Saverdun.
10.- Contrat de mariage retenu par Me Lacaze-Dori, notaire à Montauban, le 15 mai 1811 (ce contrat n’apparaît pas dans le registre de 1811 de ce notaire aux archives départementales du Tarn et Garonne, V E 2193).
11.- Contrat de mariage retenu Me Jean-Pierre Amilhau et son collègue, E. Mauras, notaires royaux à Toulouse.
ADHG, 3 E 27439.
12.- Paul Pezet, curé de Lissac, écrit dans le registre paroissial à la fin de l’année 1843 au sujet de Jean-Jacques Sol et des travaux réalisés à l’église : « Un protestant, Mr Jean-Jacques Sol, maire de Lissac, a puissamment contribué à ce travail ; il a perdu le 7 octobre son fils unique Hippolyte Sol, officier de génie dans les constructions navales à Brest, où il a été enterré ».
13.- AC Lissac.
14.- M. Pezet écrit à la fin de sa note de l’année 1855 : « Le 12 décembre de cette année, la commune de Lissac a perdu l’excellente Madame Caroline Sol, veuve de feu Jean-Jacques Sol . Elle a été enterrée auprès de son mari, dans les fossés de l’ancien château-fort de Lissac. Elle a laissé une rente perpétuelle de cinquante francs par an aux pauvres de la commune ».
15.- ADHG, 5 Mi 247.
16.- ADHG, 5 Mi 301.
Contrat de mariage retenu par Me Bernard Couseran, notaire à Toulouse, le 19 février 1854. ADHG, 3 E 28836.
17.- Enfants de Philippe Jean-Jacques Paul Sol et de Joséphine Julie Laromiguière :
- Valentine Henriette Elise, née le 23 octobre 1856 à Toulouse et morte le 19 août 1858 à Lissac. Baptisée dans l’église catholique, elle a été inhumée le 21 août avec les cérémonies du culte catholique, dans le caveau de la famille Sol, près du moulin (registres paroissiaux).
- Elise Henriette Berthe, née le 11 mars 1860 à Lissac.
- Louis Etienne Georges, né le 19 mars 1861 à Toulouse.
- Valentine Julie Sylvia, née le 26 mars 1865 à Toulouse.
- Amélie Julie Marguerite, née le 6 novembre 1870 à Toulouse.
18.- On peut lire en façade côté route, sur les appuis de fenêtre, l’inscription suivante : « HANGAR-GRENIER DE JEAN-JACQS SOL A LISSAC 1838 ».
19.- Les personnes les plus anciennes du village, nées à la fin du XIX° siècle, racontaient que des travaux avaient été faits au château et qu’une grande fête se préparait à Lissac pour le mariage d’une demoiselle ou dame Sol avec l’amiral Courbet lorsque ce dernier mourut en juin 1885, lors de la guerre de conquête des colonies indochinoises. Il avait, disait-on, payé des travaux de restauration. Sa mort soudaine fut, paraît-il, douloureusement ressentie à Lissac.
Il s’agissait probablement du remariage de Joséphine Laromiguière, veuve de Paul Sol depuis 1874 et qui n’avait que 50 ans en 1885, avec l’amiral Courbet, âgé de 58 ans.
GENEALOGIE DE LA FAMILLE SOL
J.-J. Vaïsse, négociant Pierre Sol, marchand Paul Sol, médecin
n. n. n.
m. m. av. 1781 m.
Marie Bret Marguerite Vaïsse Catherine Vaïsse
n. n. n.
m. m. m.
De Caraman De Saverdun De Saverdun
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Guillaume Bastoul, nég. J.-J. Sol, négociant Pierre Sol, militaire
n. n. 1751 Saverdun n. 1754 Saverdun
m. m. 1834 Saverdun m. 1814 Bayonne
Elisabeth Brunet Marguerite Vaïsse Anne Ph. Clarenc
n. n.1766 Caraman n. 1773 St-Loup (diocèse de Lavaur)
m. m. m.
De Montauban M. 1781 Saverdun M 1792 Toulouse
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J.-J. Sol, propriétaire l Paul L. S. Sol, prop l B. Laromig., nég.
n.1781 Saverdun l n 1784 Saverdun l n.
m. 1854 Lissac l m. av. 1876 l m.
1/ Marie-L. Bastoul l Elise M. M. Sol Ger. Espinasse
n.1791 l n. 1795 Toulouse n.
m. av 1818 l m. 1876 Toulouse m.
M.1811 Montauban l M. 1816 Toulouse De Toulouse
2/ Caroline J. M. Sol l l
n. 1797 Toulouse l l
m.1855 Lissac l l
M. 1818 Toulouse l l
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Hippolyte Sol, officier P. J.-J. Paul Sol, prop.
n. n. 1817 Toulouse
m. 1843 Brest m. 1874 Toulouse
Jos. Jul. Laromiguière
n. 1835 Toulouse
m.
M. 1854 Toulouse
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5 enfants